Laurent Allanic

Ut Pictura Archaeologia

À l’origine, les écrits de Walter Benjamin. Depuis, mon travail n’a eu de cesse d’explorer les vestiges d’un temps qui altère de manière irrépressible ce qui existe. On sait la place qu’occupe l’Histoire écrite dans ce qui nous a été légué. Mais qu’en est-il de ce qui n’a pas laissé de traces, de ce qui est tombé dans l’oubli ? En traçant les limites d’un espace à fouiller, mon travail tente de faire apparaître les sédiments d’un passé qui demeure inachevé et qui attend un prolongement. La peinture devient le lieu privilégié où s’opère un tri mémoriel, dans l’épaisseur stratifiée d’un monde enfoui, inconscient, prêt à être restitué. Il n’évoque ainsi rien d’autre qu’une insistance à persister car les choses meurent dès lors qu’elles ne sont plus transmises. Matière, déchirure, couture, fossilisation, fouille, constituent ainsi le vocabulaire plastique singulier pour incarner cette ultime résistance à l’effacement.